L'amiante dans l'environnement naturel

La présence naturelle d'amiante dans certains sols et certaines roches induit un risque pour la santé d'exposition par inhalation de fibres classées cancérogènes, lorsque celles-ci sont dispersées dans l'environnement.

Qu’est-ce que l’amiante environnemental ?

L’amiante (asbeste) est un terme utilisé à des fins industrielles et commerciales pour décrire des minéraux présentant une texture fibreuse. Cette substance minérale englobe six catégories d’amiante, présentant des propriétés physiques et chimiques exceptionnelles (incombustible, ininflammable, isolant, léger, hydrique,…).

En France, la présence d'amiante dans l'environnement naturel concerne principalement les domaines orogéniques anciens et actuels (Haute-Corse, Alpes, Massif Central, Massif Armoricain, Pyrénées).

Le chrysotile est la forme minérale la plus courante et historiquement la plus exploitée. ce minéral fibreux appartient à la famille des serpentines, dérivées des minéraux primaires des péridotites métamorphisées. Mais il existe également des minéraux de la famille des amphiboles qui sont classés "amiante" : les plus répandues sont l’actinolite-amiante, l’amosite, l’antophyllite, la crocidolite et la trémolite-amiante.

Quels risques et quelle implication lors des travaux ?

Toute opération de terrassement (travaux routiers, terrassements en masse pour bâtiments, fouilles en rigoles pour pose de canalisations, fondations, forages…) peut mettre en contact les travailleurs et les populations avec des matériaux contenant de l’amiante.

Pour appréhender ce risque amiante, la réglementation impose la réalisation du repérage avant travaux (RAT). C'est cette étude qui permettra de situer précisément les fibres d'amiante et ainsi de contribuer à l'évaluation des risques du donneur d'ordre puis du maître d’œuvre.

Le rapport d'étude doit établir l'absence ou la présence d'amiante environnemental ainsi que, dans ce dernier cas, la nature et la localisation de l'amiante environnemental dans les objets géologiques qui en contiennent.

Au-delà des aspects législatifs, les missions de repérage d’’amiante avant travaux répondent également aux besoins opérationnels des projets d’aménagement. Elles garantissent la santé des travailleurs et des populations riveraines, tout en permettant un contrôle des planning et une maitrise des budgets liés aux opérations.

Le repérage avant travaux

C'est le donneur d’ordre, le maître d’ouvrage ou le propriétaire qui doit faire rechercher la présence d’amiante, avant toute opération comportant des risques d’exposition des travailleurs à l’amiante.

La mission A0

Mission A1

Une visite de site est obligatoire pour réaliser cette mission.

Celle-ci a pour but de décrire et comprendre la typologie des occurrences amiantifères : dimensions, orientations, répartition, fréquence, etc.).

La stratégie et la méthode d’échantillonnage, ainsi que la localisation des prélèvements, doivent être justifiées.

Le rapport doit obligatoirement inclure les éléments suivants :

• Cartographie détaillée réalisée par le géologue opérateur.

• Prélèvement d’échantillons pertinents.

• Investigations par sondages si c'est nécessaire (sondages, fosses, etc.).

• Ou/et méthodes indirectes (géophysique).

Lors de la mission A1, les prélèvements sont faits dans un but pétrographique, des lames minces peuvent être réalisées si nécessaire (recherche d’amphiboles et/ou de serpentinites).

Mission A2

En cas de doute subsistant ou si des indices sont relevés, une mission A2 est obligatoire et devra comprendre des analyses en laboratoire accrédité.

Cette étape permet de réaliser un diagnostic étayé de présence ou non d’amiante.

Ce repérage "est fondé sur la recherche d'objets géologiques susceptibles de contenir de l'amiante environnemental". Les repérages peuvent être réalisés :

• Avant travaux.

• A tout moment, en vue de compléter ou de constituer les documents de traçabilité et de cartographie relatifs à la présence d'objets géologiques susceptibles de contenir de l'amiante environnemental.

Le repérage est réalisé par un "géologue opérateur de repérage" justifiant de compétences techniques spécifiques. Une bonne connaissance des roches, des sols et des processus géologiques permettant la formation d’amiante environnemental est requise.

Cela comprend de solides connaissances en géologie, minéralogie, pétrographie et analyse structurale, ainsi qu'une bonne connaissance du terrain.

Le bureau d'études Actinolite est composé d'une géologue spécialisée dans la réalisation de ces différentes missions. Formée sur la thématique amiante dans l'environnement naturel au cours de sa carrière au BRGM et sur les terrains de Nouvelle-Calédonie, sa connaissance approfondie des terrains géologiques sources d'occurrences vous permettra d'obtenir un repérage de qualité, conforme aux exigences réglementaires et une aide précieuse pour la réalisation de vos projets.

Lors de ces missions A0, A1 et A2, le géologue a la responsabilité du respect des règles de prévention lors des levées sur site : port d'EPI adaptés, mise en œuvre des moyens nécessaires pour limiter la propagation d'éventuelles fibres d’amiante.

Par ailleurs, le conditionnement des échantillons devra également répondre aux préconisations listées dans la norme NF P94-001.

Le laboratoire d’analyse doit être accrédité par le Comité français d’accréditation ou par un autre organisme d’accréditation membre des accords de reconnaissance européen (European Accreditation), avec une portée d’accréditation "détection et identification de l’amiante environnemental dans les échantillons de matériaux et produits bruts (sols et roches)".